mercredi 17 mars 2010

Bouillon de culture, le retour

Le CIVD, centre interculturel de Paris 8 Vincenne-Saint-Denis monte actuellement un grand projet de séjour solidaire au Togo. Il réunit 13 personnes dont 10 étudiants. Histoire, explication et informations pour qui voudrait envoyer des livres pour les élèves d’Akoumapé…


L’échange culturelle comme priorité…Le CIVD est né il y a 25 ans de ce désir à l’Université Paris 8 Vincenne dont on connaît la grande pluralité culturelle. Et c’est une réussite. Des projets ont été organisés dans de nombreux pays comme le Sénégal, la Serbie, Russie, Grèce, Colombie, Mexique, etc.
En juillet 2008, un premier projet solidaire au village d’Akoumapé a été organisé avec des étudiants français et togolais de Paris 8. Ce projet portait le doux nom de Bouillon de Culture! Le CIVD avait alors rénové un local dans le village d’Akoumapé et y avait installé une bibliothèque pour l’école. Ca avait été une bonne réussite puisque la bibliothèque a été terminée et bien remplie. Et on imagine l’échange très intéressant qu’on connu ceux qui ont participé à ce séjour.
Pour voir le compte rendu de ce séjour de 2008: http://amitie-peuples.net/CIVD/compte-rendu-Akoumape-2008.html


Et cette année le CIVD réitère l’expérience avec le projet Bouillon de Culture…2. Ce sera cet été et cette fois le projet a deux aspects.
Le premier est plutôt pédagogique. Il s’agit de pérenniser le projet de la bibliothèque. Actuellement, il n’y a qu’un seul bibliothécaire, un enseignant retraité, donc le but, en plus de remplir encore un peu la bibliothèque, est de trouver un second bibliothécaire. Si possible aussi un moyen de les rémunérés.
Des ateliers artistiques et pédagogiques vont également être préparés pour les enfants de l’école (danse, musique, art plastique, lecture de contes, …).
Lié à ça, un projet de recueil de conte d’une des participantes à été repris et s’il marche, les habitants disposeront d’un manuscrit de contes africains, sans droits d’auteurs, ainsi ils pourront imprimer à loisirs avec la seule limite matérielle. Le but de ce recueil et de la bibliothèque est l’apprentissage de la lecture et du français dans ce pays qui est en pleine expansion touristique. En effet au Togo, la langue officielle a beau être le français, les langues locales dominent largement, comme l’éwé par exemple.
Le second aspect du projet est informatique! Et même écolo! Le CIVD va mettre en place à Akoumapé une salle informatique à énergie solaire. Pour cette raison, un informaticien retraité, un des gérants du pôle informatique de Paris 8 et plusieurs informaticiens amateurs de l’université prennent part au projet. Pour l’instant le grand débat Windows versus Linux fait rage mais l’apport de 10 PC est casi-certain, offert par ???.

Bon évidemment vous vous en doutez tout ça va coûter très cher. Le CIVD est en pleins dans les dépôts de dossiers en ce moment, pour obtenir des subventions. Plus ils en obtiendront plus il y aura de matériel pour les activités, la publication des contes, le local informatique…

Un dernier mot pour les lecteurs qui auraient envie d’apporter leur petite contribution à ce beau projet. Le CIVD lance un appel aux dons de livres
pour la bibliothèque. Les enseignants sur place ont établies une liste d’ouvrages qui peuvent les aider pour leurs cours et intéresser les jeunes. Vous savez ces œuvres que vous avez tous dans vos bibliothèques et que vous ne relirez plus jamais! Zola, Hugo, Césaire et compagnie… Et bien à toutes les bonnes âmes qui ont un peu de temps à consacrer à nos amis africains, fouillez vos bibliothèques, celles de vos grands-parents et envoyer vos livres aux CIVD de l’Université Paris 8. Vous pouvez aussi passer directement les déposer au local. Appelez juste avant pour ne pas vous retrouvez bien seuls devant la porte si vous tombez mal avec les horaires.

La liste des ouvrages ainsi que des photos du dernier séjour sont disponibles sur la page facebook du CIVD: http://www.facebook.com/#!/profile.php?id=1629244321&ref=ts et sur le site http://www.civd.net/

mardi 2 mars 2010

Le boom du mécénat dans l'enseignement supérieur


Alors le mécénat c’est quoi?
C’est le fait de financer par dons privés, un projet, des études, un doctorat par exemple. Ca se connaissait beaucoup dans l’art mais peu dans le supérieur.

Etat des lieux
Aujourd’hui ca fait débat parce que le gouvernement compte de plus en plus s’en servir dans l’enseignement supérieur.
Il est largement encouragé par les quelques décrets et autres loi d’autonomie mise en place par le gouvernement Sarkozy ces dernières années.

On connait les envies du gouvernement d’encourager tant que possible l’intervention du privé dans tous les secteurs.
Pour ce qui nous concerne il s‘agit de faire entrer les entreprises dans le monde de l’enseignement supérieur, ici par le financement.
Ca commence par le 24 avril 2008, c’est à cette date que le décret sur le mécénat des doctorats est paru. Il permet à des entreprises de financer des thèses.
L’argent va souvent à l’école doctorale mais peut être utilisé pour financer directement le doctorant: Pour acquérir du matériel, permettre le déplacement du doctorant aux colloques, ce genre de chose…
Bon par la suite la LRU a confirmé cette tendance à encourager l’intervention du privé dans l’enseignement supérieur et l’ouverture au mécénat plus précisément.

Pour
Hormis le grand discours « les caisses sont vides », ces choix politiques sont actuellement justifiés par l’Etat et les entreprises par la nécessité de professionnaliser l’université. Les sujets de thèses sont de cette façon mieux adaptés aux besoins des entreprises et du monde du travail.
C’est clairement un lien entre la fac et le monde du travail. Un lien dont beaucoup déploraient l’absence. Et ce lien est ici un lien en premier lieu financier.

C’est par exemple ce sur quoi a sauté l’Université de Bordeaux: à la rentrée 2009 elle a saisi l’opportunité offerte par la LRU.
Plus précisément ce sont les 4 universités bordelaises, quelques écoles d’ingénieurs et Science Po Bordeaux en partenariat avec des entreprises comme SFR et Sanofi Aventis qui ont créé ensemble la Fondation Bordeaux Université.

Contre
Mais tout n‘est pas rose, même si cette réforme permet d’accroitre les sources de financement elle est très critiquée.
Ce décret prévoit que les entreprises mécènes bénéficient d’une réduction d’impôt de 60% des dons effectués. On peut imaginer l’opportunisme de certaines entreprises.
Du coup ça fait scandale, vous l’imaginez bien, même cette réduction d’impôt reste quand même plafonnée.
Mais le point de discorde majeur, c’est que ce genre de dispositif risque d’accroitre les inégalités de financement et d’intérêt entre les disciplines.
Un doctorat d’Histoire sera sans doute moins facilement financé qu’un doctorat d’électronique ou d’informatique. La recherche en sciences humaines et sociales risque d’être laissée de coté.
Donc bon on comprend que ça puisse inquiéter les chercheurs travaillant dans des domaines peut porteurs économiquement.
On peut aussi craindre que cela influence les choix de sujets de doctorat même si ils restent soumis à la validation des écoles doctorales.
Certains syndicats étudiants refusent que le mécénat soit porté comme solution au manque de financement des thèses. Pour eux, le gouvernement doit augmenter le nombre d’allocations de recherche.

Voilà pour résumé, même si la tentation de grappiller sur les faramineux chiffres d’affaires de certaines entreprises est grande, la question du financement privé à la fac mérite réflexion. Il faut peut-être regarder plus loin que l’argent proposé « généreusement » par le privé.
Il ne faut pas s’attendre à de la philanthropie de la part des entreprises et un équilibre reste à trouver entre l’intervention du privé et le contrôle de ces financement par la communauté universitaire.

lundi 25 janvier 2010

Les étudiants sans-papiers face au difficile renouvellement de la carte de séjour étudiant en 2010

Un petit post pour vous parler de la situation des étudiants étrangers depuis la rentrée 2009.

D’abord il faut savoir un étranger non résidants en France qui désire une carte de séjour « étudiant » doit présenter:
un passeport, un visa long séjour, une attestation d’inscription ou de préinscription dans un établissement, un justificatif de domicile, un certificat médical et une justification de moyens d’existence suffisants.

Mais le problème se situe, pour le renouvellement, du coté de la justification du caractère réel et sérieux des études.
Autrement dit la préfecture vérifie l’assiduité, les résultats obtenus et la cohérence d’éventuels changements d’orientation du candidat au renouvellement.
Sachant qu’un refus de renouvellement d’un titre de séjour peut s’assortir d’une obligation de quitter le territoire français.

Or l’an dernier comme chacun a pu le voir, la LRU a entrainé des mouvements de protestations au sein des établissements d’études supérieures particulièrement longs et radicaux:
Locaux occupés, cours supprimés, ils ont eu du mal à organiser les examens, travaux rendus en catastrophe…
Beaucoup de facs ont été paralysées pendant des mois, principalement à Paris, où, de plus, la concentration d’étudiants étrangers est plus forte.

Face à ces mouvements et à la paralysie de l’activité universitaire, les universités ont, suivant les cas, parfois maintenus les partiels aux dates prévues, récupérant les cours tant que possible. D’autres ont préféré faire passer d’office les étudiants aux niveaux supérieurs. D’autres enfin ont déplacé les partiels en septembre.

Tous ces chamboulements ont entrainé des taux d’échec plus importants aux examens et une évaluation de l’assiduité impossible évidemment… déjà qu’elle n’est pas facile de manière générale à l’université.

En mai 2009, Valérie Pécresse assure aux cinq principales organisations étudiantes qu’elle fera en sorte de se rapprocher de son collègue Eric Besson pour que les étudiants étrangers ne soient pas pénalisés lors de renouvellement des titres de séjour ». Elle espérait probablement couper court de cette façon aux craintes de certains.

En effet quelques temps plus tard, V. Pécresse et E. Besson font passer une circulaire recommandant aux préfectures d’attendre la fin des examens et d’observer une certaine « bienveillance » . Autrement dit le renouvellement ou non est toujours soumis à l’arbitraire du préfet.

Aujourd’hui que peut-on constater? On a appelé quelques universités qui nous fais observer la faible portée de ces paroles. Aucun renouvellement automatique bien sur et de nombreuses difficultés pour les étudiants étrangers. Au final ils ont pris de pleins fouets les conséquences des luttes de l’an dernier.

Pas de statistiques précises, la période des renouvellement ce termine fin janvier.

RUSF confirme que si les préfectures de changent pas leur politique, la difficulté pour les étudiants étrangers a mener leurs études à bout sera décuplée cette année.


Vendredi 29 janvier, à partir de 19h,
à la Bourse du Travail de Gennevilliers,
Conférence-débat autour de la question des sans-papiers.

dimanche 10 janvier 2010

leçon de morale orientale

Je suis en train de lire l'ouvrage Sindbad par Reza, dont Reza a fait les photographie et Gentelle, les textes. Au passage il est superbe, je le recommande.

Y figure une citation de Saadi, auteur des poésies liées à Sindbad:
" Tous les être humains sont membres d'un même corps. Si le sort s'acharne contre l'un d'eux, alors, les autres ne peuvent rester en paix. Celui qui reste indifférent à la souffrance d'autrui ne mérite pas d'être appelé "Humain"."

Un pied de nez selon moi, à qui pense que nous n'avons rien à apprendre de la culture et du savoir orientale. Une de ces rares phrases qui peuvent se revendiquer, selon moi, universelles, intemporelles.